La Suite
Résumé des épisodes précédents :
_ Qui ? Divers protagonistes appartenant à la grande famille des Palmypèdes, habitants de Palmerston North + Raphaëlle (prononcez « Wafayel »)
_ Quoi ? Enième déménagement, pour ne pas dire « extraction d’urgence » de mon précédent lieu de résidence,
-10° rue Hippolyte Thermie
_ Quand ? Un dimanche soir, au retour d’un fabuleux we a Taupo, il y a presque…un mois
Voilà, j’ai vu de la lumière et je suis rentrée.
De la moquette épaisse, des gros canapés, des sourires, du CHAUFFAGE…
j’ai soudainement eu l’impression d’avoir fait des milliers de kms, de ne plus être dans le même pays. Et ce n’est pas tout à fait faux, dans la mesure où mes nouvelles collocs ne sont pas vraiment du « fait maison » :
_ Isabelle, 31 ans, Française.
Comme beaucoup d’autres exilés volontaires, Isabelle pense que « La France, c’est de la merde ». Elle se félicite d’avoir trouvé une vie plus saine en Nouvelle-Zélande, avec moins de stress et surtout moins de conards à croiser (et oui, avec seulement 4 millions de kiwis, ça fait 16 fois moins de chances de tomber sur un crétin). Seule ombre au tableau, elle ne peut fumer son paquet de cigarettes quotidien partout en toute impunité puisque les lois ici sont plus strictes qu’en France, et ça, ça la fait vraiment chier. Mais elle se console avec son rouge et son muesli, eux aussi quotidiens. Isabelle est à priori vieille fille, mais sans chat. Apparemment, les chats et les hommes la font chier au même titre que la France où que les restrictions sur les imports de produits chimiques dangereux qui l’empêchent de travailler pendant des semaines, faute de réactifs nécessaires pour ses expériences. Oui, car Isabelle est terroriste chercheur. Ca ça lui fait plaisir par contre parce qu’elle se fait masse de thunes ici (autre différence avec la France). Du coup elle s’achète du Pesto à $6 les 100g et aussi de l’huile d’olive ($15 la bouteille), et son rouge bien sûr. Mais dans la mesure où Isabelle a eu l’obligation de repartir en France pendant 3 semaines (« putain ça me fait chier ce voyage ») pour motif de visite familiale annuelle, je n’ai malheureusement pas eu l’opportunité de la découvrir davantage. En tout cas elle a l’air sympa, et elle achète du vinaigre balsamique que je lui taxe allègrement. Bah tout le monde n’a pas la chance d’avoir un salaire de chercheur.
_Claudia, suisse, 27 ans. Au départ, quand j’ai découvert qu’elle n’avait ni couteau suisse, ni tablette de chocolat dans ses affaires, et qu’elle n’était pas fille d’horloger, j’ai pensé qu’il y avait erreur sur la marchandise. Puis quand j’ai assisté à une de ses conversations téléphoniques dans un langage complètement obscur, genre yaourt, le doute s’est envolé.
Claudia est en stage ici pour 3 mois, à Massey University. Des fois, quand il lui arrive de travailler, je crois qu’elle bidouille un truc de labo mais à première vue ça ne marche pas trop. Elle passe donc l’essentiel de ses journées à la maison, sa maître de stage – comme tout bon kiwi qui se respecte – n’étant pas vraiment une championne de la pression. Sinon, elle aime le rugby (elle se lève d’ailleurs – ou ne se couche pas – pour voir tous les matchs, que ce soit à 1h00 ou à 4h00 du mat’, ce qui fait bien plaisir à ses collocs…Mais bon la première rediffusion à 7h, c’est quand même pas pareil !). Enfin c'est quand même pas trop le sport national pourtant...
Elle aime aussi la glace aux cookies, regarder des séries australiennes, la glace aux cookies, Harry Potter, la glace aux cookies, voyager en solo le week end, … Finalement, à part le fait qu’elle ait bouffé ma glace aux cookies, elle est vraiment adorable et très rigolote. Ca change !
Le truc con : elle part à la fin de la semaine. Elle sera remplacé par une autre Claudia, une allemande dont je m’empresserais de vous donner des nouvelles héhéhé.
Donc ouala, une page de ma vie néo-zélandaise se tourne, pour ne pas dire s’arrache !
Cela fait donc 4 bonnes semaines que tout va bien de ce côté là…
Bon pi en ce qui concerne nos folles aventures du mois,
_ au cours d’un chouette barbecue bien typique de leur contrée lointaine (genre tu manges et tu bois non-stop de 14h à 23h) nous avons fait connaissance d’une communauté brésilienne débordante de vitalité et à la "Caipirinha" facile
_ qui s’est en fait avérée être une confrérie mafieuse sanguinaire dont le but ultime était de nous enrôler (ce qui, quelques caipirinhas plus loin n'était pas vraiment le challenge de l'année). Les Jaune et Vert nous ont donc envoyés extorquer de l’argent à d’honnêtes commerçants (motif: paiement de la taxe de protection contre le gang rival, les allemands Sucreurs de Sauce Bolognaise). Nous avons commencé par le bowling local.
_ mais problème : le proprio du bowling avait entendu parler du Corse qui se rebelle, et comme on est quand même à MoutonLand le gars a suivi sans se poser de question, a refusé de nous payer et nous a attaqués à coup de Mint Sauce pour nous faire dégager.
Complètement désespérés (on devait toujours les pépettes aux Brézilos Sanguineros) nous sommes allés parier aux courses histoire de se refaire…
On avait le tuyau, on savait que le 7, « Bonjour » (signe du destin) allait gagner, ce qu’il a fait, mais malheureusement nous avons eu les yeux plus gros que le ventre et bien évidemment perdu l’ensemble de nos gains (au moins $7,40 cash) à la course suivante
_ Nous sommes donc partis nous cacher dans la forêt tropicale, en pleine mousson, au péril de nos vies et de nos machines à laver.
_ Nos chaussures Marque Pouce ayant malheureusement succombé au périple, nous avons décidé d’épargner nos pieds (mais pas nos fesses !) en poursuivant notre fuite non pas en rafting comme le laisse supposer la première photo, mais sur le dos d’Opossums Géants habilement déguisés en chevaux. Beaucoup d’entre nous n’avaient jamais chevauché d’opossums, ils s’en sont tirés avec les honneurs…
_ Malgré tout nos efforts, l’étau des buveurs de Pinga se resserrait inexorablement… On pouvait sentir leur présence! Nous avons finalement attrapé nos gonades à deux mains et décidé de ne plus nous cacher des brésiliens : retour à Palmy pour régler nos différends comme des hommes. C'est donc au Karaoké que se décidera notre destin.
Bon, on peut le dire, c’est quand même les 3 vieilles meufs qui auront sauvé la peau du reste du groupe grâce à une performance mémorable. On peut remercier toutes ces années d’adolescence où les pisseuses enfouies en nous bavant d’envie devant Graine de Star ont su resurgir à l’instant crucial pour nous insuffler LA vibe. Je vise par là particulièrement une interprétation bouleversante d’un certain Walt Disney qu’on ne citera pas au cours duquel l’écart s’est violemment creusé avec l’équipe adverse, nous permettant par la suite d’arracher la victoire et notre liberté du joug Jaune et Vert. Je n'ai pas encore les photos, mais dès que j ai qq chose de compromettant, promis jvous les cyber-faxe.
Pour fêter ça, nous avons pris des vacances dominicales bien méritées et sommes partis nous ressourcer au bord la rivière et des CAIlloux.
Avec au passage, la rivière du Seigneur des Anneaux où Arwen s’excite toute seule les pupilles dilatées.
Pfiou, vivement qu’on rentre en France…